Parcours de Patrice Valantin
L’initiateur de ce mouvement est Patrice VALANTIN. Il commencé son parcours comme officier dans la Légion étrangère, puis, en 2002, a fondé Dervenn, entreprise de travaux et études en génie écologique qu’il quitte en 2016 pour fonder l’entreprise Reizhan, dont l’objectif est la révolution par l’économie vivante. Parallèlement, il crée le centre de formation Irvin, dont l’objectif est de former de jeunes adultes en recherche de sens pour construire la société à naître. Irvin développe une pédagogique originale en lien avec le fonctionnement des écosystèmes, par le dépassement de soi, l’effort et le travail manuel. Ces méthodes pédagogiques s’adressent aussi aux particuliers et entreprises par l’école Skol Feniks. Ces différentes actions sont à la base de la création du mouvement Œtopia.
Formé à Saint Cyr, ma première carrière d’officier m’a appris la fragilité des sociétés en particulier lors du conflit yougoslave, où j’ai brutalement découvert la réalité de la nature humaine dans sa haine et sa violence la plus brutale. Mais j’ai aussi trouvé, en particulier avec les légionnaires, la foi en l’homme par l’honneur, la fidélité, le courage, la générosité et le dépassement. Cet apprentissage dans le sang est déterminant pour mes projets d’aujourd’hui, car la Paix est la principale cause pour laquelle combattre.
Après quinze années, j’ai souhaité servir la France par d’autres moyens. Nous étions en 2000, et la suspension du Service National m’incitait à créer un centre de formation qui pourrait assurer la continuité du rôle social de cette vieille institution, pour permettre à de jeunes volontaires de passer avec sérénité le cap parfois périlleux de l’âge adulte. Ma triple expérience de chef scout, de cadre du service militaire et surtout d’officier de Légion étrangère m’a alors inspiré une école du savoir-être basée sur la vie en nature. N’ayant trouvé aucune aide dans les pouvoirs publics de l’époque, j’ai donc opté pour la vraie liberté en ne comptant que sur mes propres forces, et devenant entrepreneur. J’ai ainsi fondé Dervenn en 2002, entreprise de travaux en espace naturel (rivières, zones humides, landes, tourbière…). Les débuts furent un peu rudes, car on ne passe pas sans effort du commandement d’une centaine de guerriers surentraînés et encadrés au poste d’ouvrier avec seulement deux compagnons ! Dervenn s’est transformé en quelques années en une belle entreprise de génie écologique d’une trentaine de personnes, disposant d’un pôle travaux équipé d’engins et d’outils adaptés aux milieux sensibles accompagné par un bureau d’études performant. Dervenn a ainsi développé une vraie expertise sur les écosystèmes et les services qu’ils produisent, la compréhension des interrelations entre les activités humaines et les systèmes vivants et le déploiement de solutions opérationnelles pour développer la biodiversité sur tous types de milieux, ruraux, forestiers ou agricoles. L’école du savoir-être, Irvin, verra le jour en 2014, et se développe doucement.
Après les conflits de ma première carrière, cette nouvelle expérience professionnelle ma fait découvrir la merveilleuse richesse et la complexité des systèmes vivants, indispensables à notre propre vie et paradoxalement, leur destruction implacable par notre société égoïste et cupide, avec les conséquences sociales et économiques que cela représente. Mon apprentissage dans la sueur et la boue, sans approche dogmatique ou politique de l’écologie, m’a incité à chercher plus loin.
Ma frustration ne cessait en effet de grandir en raison de l’hypocrisie de nos interventions en génie écologique, qui consistaient à réparer les destructions générées par l’activité humaine, sans jamais rattraper le rythme effréné de la dégradation, et sans aucune action sur les causes elles-mêmes. Sans être inutiles, ces « bonnes actions » ne sont pas suffisante car elles servent surtout la bonne conscience de notre société qui continuent paisiblement le massacre de la vie.
Nous avons ainsi créé en 2008 un pôle conseil et stratégie au sein de Dervenn, dont la finalité était l’évolution des modèles économiques et de la gouvernance territoriale afin de réintégrer les activités humaines dans le fonctionnement des systèmes vivants. Nous avons ainsi découvert avec joie que la situation actuelle n’est pas une fatalité, et qu’il est tout à fait possible de reprendre un mouvement compatible avec le bien commun, sur les plans économiques, écologique ou social.
L’origine profonde des tensions actuelles de notre monde en mutation est simple : un modèle économique dont la finalité n’est que la maximisation du profit pour chaque acteur (y compris nous-mêmes qui ne sommes pas en reste), c’est-à-dire la cupidité, ce qui a séparé le fonctionnement de nos sociétés des réalités biologiques et des relations avec les systèmes vivants. Pour sortir de cette impasse, il suffit de développer une stratégie mésoéconomique qui s’abstrait de l’économie financière. L’argent et la finance, qui est un excellent outil pour faciliter le commerce et les échanges en général, doit ainsi revenir dans son rôle de moyen indispensable et ne plus être une finalité.
En raison des résultats positifs de nos expériences, j’ai quitté mon entreprise Dervenn fin 2016, dans ses composantes travaux et études, pour conserver le développement de l’économie vivante, seul avenir réaliste et paisible pour nous-même comme pour la biosphère. J’ai ainsi créé l’entreprise Reizhan (qui signifie « adaptation » en breton), dont la finalité est la révolution, d’abord locale puis mondiale, par un changement radical de mode de pensée et d’action, pour réintégrer ainsi nos sociétés dans le fonctionnement des systèmes vivants. L’action de Reizhan, issue de huit années d’expérimentation, s’appuie sur trois piliers :
- Le changement de regard sur la vie, par la contemplation, la connaissance et la compréhension des systèmes vivants pour les entreprises et les territoires, afin d’engager de nouvelles voies de création de valeur (bio-inspiration et stratégies de transition),
- La formation à l’économie vivante par l’immersion naturelle, en particulier des cadres de haut niveau, avec Skol Feniks,
- Le développement de l’économie vivante par la mise en œuvre de clusters économiques, de marchés territoriaux et de bourses locales afin de libérer les territoires de la pression financière et spéculative.
La première cible sera la réappropriation la gestion agroalimentaire qui doit revenir au service de l’homme. L’objectif est à terme de reprendre la gestion d’une bonne partie de l’économie financière mondiale.
J’ai parallèlement créé l’association Œtopia, dont la finalité est de promouvoir et de mettre en œuvre des modèles sociaux et économiques compatibles avec la dignité de l’homme et l’équilibre des systèmes vivants. Œtopia a pour objectif de rassembler des femmes et des hommes de bonnes volonté, combattant de la paix au service du bien commun, pour lancer les bases du monde de demain, qui sera basé sur la coopération et non la compétition.
Nos expériences et surtout nos rencontres des dernières années nous incitent à la confiance pour cette aventure entrepreneuriale. L’avenir appartient aux hommes déterminés qui sont capables de sortir du modèle actuel pour ne plus prendre part à ses vices, et bâtir la Paix par l’espérance d’un monde à construire ensemble. Les bonnes pratiques et les solutions technologiques ou politiques n’ont aucun sens si elles ne traitent pas l’origine de nos maux. Seuls les systèmes vivants, basés sur la relation et la diversité, le service et la complémentarité, peuvent être une référence fiable pour le monde de demain.
Notre jeunesse, quelle que soit son origine culturelle, n’attend qu’une lumière pour se mettre en marche.
Alors partons à l’assaut avec la Vie !